Le congé menstruel suscite un vif débat en Loire-Atlantique, divisant opinions et soulevant des questions cruciales sur la santé au travail. Alors que certaines entreprises de la région ont commencé à adopter cette mesure pour soutenir leurs employées, d’autres restent sceptiques quant à son impact réel sur la productivité et l’égalité professionnelle.
Ce sujet sensible met en lumière les défis persistants liés aux droits des femmes dans le milieu professionnel. Les discussions autour de cette initiative reflètent une prise de conscience croissante des besoins spécifiques liés à la santé menstruelle, tout en interrogeant les pratiques actuelles en matière de bien-être au travail.
Congé menstruel en Loire-Atlantique : une initiative contestée
Plusieurs communes de Loire-Atlantique, dont Orvault, Nantes, Saint-Nazaire et Saint-Sébastien-sur-Loire, ont récemment instauré un congé menstruel pour leurs agentes. Ce dispositif permet aux employées municipales de bénéficier de jusqu’à deux jours de repos par mois en cas de règles douloureuses.
Cependant, cette mesure est remise en question par la préfecture du département, qui considère qu’il n’appartient pas aux collectivités locales de créer de nouveaux motifs d’absence autorisée. En conséquence, les communes concernées sont invitées à abroger ces arrêtés jugés illégaux, suscitant un débat sur l’équité et le bien-être au travail.
Controverse autour de l’abrogation demandée par la préfecture
La préfecture de Loire-Atlantique a demandé aux communes d’annuler le congé menstruel, arguant que seules les instances législatives ou réglementaires peuvent créer de nouveaux motifs d’absence. Cette position s’appuie sur des précédents juridiques, notamment une décision du tribunal administratif de Grenoble qui avait annulé des mesures similaires en Isère.
Le préfet souligne que, selon l’article 72 de la Constitution, les collectivités ne peuvent agir en dehors des lois et règlements en vigueur.
Réactions des municipalités et appels à légiférer
Face à la demande d’abrogation de la préfecture, les réactions divergent parmi les municipalités. Saint-Sébastien-sur-Loire a choisi de se conformer, reconnaissant l’absence de cadre légal pour accorder un tel congé. En revanche, Orvault persiste, soutenue par une majorité de ses agentes qui jugent ce droit essentiel. Le maire d’Orvault souligne que le dispositif est utilisé avec parcimonie.
Parallèlement, des élus appellent à une intervention législative pour formaliser ces mesures et promouvoir l’égalité homme-femme. Ils exhortent les députés à transformer les intentions en actions concrètes, garantissant ainsi une meilleure protection et équité pour toutes les collaboratrices au sein des collectivités locales.
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